A sec
Je crois que je n’ai plus d’essence
Le temps s’étire longuement.
Je le ressens, c’est ton absence,
Qui m’anesthésie lentement.
Il me reste des friandises,
Quelques extraits de toi au frais.
Ils agacent ma gourmandise
Emmaillotés dans un coffret.
J’ai dévoré, à déraison,
Ta vie, ton œuvre et ta souffrance,
Jusqu’à pour toi être un poison.
Tu as blâmé mon ingérance.
Demain saurai-je, sans être ivre
Boire tes mots à satiété,
Comme un junkie essaie de vivre
Eloigné des ébriétés ?
Il faudra bien me raisonner,
Tirer leçon de mes caprices.
Pouvoir te lire sans frissonner,
Trouver les drogues inhibitrices.
Loin là-bas tu dois respirer,
Regagner ta santé perdue
À courir nue sans te méfier
Du vent, des courses éperdues.
Que le grand air chasse tes frissons,
Ferme tes plaies, apaise ton cœur !
Qu’un soleil doux à sa façon
T’applique un baume protecteur !
Tu reviendras fraîche et heureuse,
Rebelle et belle, immensément.
Essence d’une vie orageuse
Qui me fait vivre intensément !